jeudi 31 décembre 2009

II. La presse et le pouvoir.


A\ Progrès et repli de la liberté de la presse.





Le 24 aout 1789, paraît l'article XI de la DDHC qui proclame "la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas prévus par la loi. ». Ainsi, une première amorce de la liberté de la presse est éditée.
De 1789 à 1792, la presse sera pleinement libre et même, le régime parlementaire resserra la périodicité des parutions, en effet, on s’intéresse à ce qui est dit chaque jour à l'Assemblée. Mais elle va rapidement être limitée et contrôlée par le nouveau gouvernement « dans les cas prévus par la loi » en effet dès le 10 août, le gouvernement révolutionnaire suspend la liberté de la presse, supprime les journaux royalistes, guillotine de nombreux journalistes.
En 1797, paraît le droit du timbre : les journaux doivent être imprimés sur du papier timbré ce qui augmente considérablement leur prix. De plus, dans ces années là, la guillotine était l’allégorie de la censure, intimidant ainsi les journalistes…
De 1810 à 1828, 18 lois ou ordonnances sur la presse sur les autorisations de publier et la censure : En 1810, le Ier Empire limite la liberté de la presse en soumettant tous les journaux à un examen avant publication, de plus, la presse régionale est quasi-inexistante : il ne doit y avoir qu’un seul journal par département. La Restauration en 1814 proclame la liberté de publier, mais elle reste soumise à autorisation et en 1815, de nouvelles lois sont éditées sur des mesures préventives et la répression en correctionnelle. En 1819, l’autorisation préalable est supprimée bien que le cautionnement soit maintenu, et en 1820 l’autorisation et la censure sont rétablies. Mais cette dernière loi est contournée par les journaux avec des sous-entendus, insinuations, métaphores, évocations, subtiles rhétoriques qui rendent les opinions difficiles à caractériser. En 1822, la loi des tendances autorise la suspension d’un journal pour « mauvais esprit ».
En 1830 le 25 juillet, la liberté de la presse est supprimée car elle est considérée comme une menace pour le pouvoir en place. Elle déclenche la Révolution par la rédaction d’une protestation violente d’Adolphe Thiers. Celui-ci mettra en place la monarchie de juillet en proposant de nommer roi le duc d’Orléans Louis-Philippe. La puissance politique de la presse est ainsi affirmée.
En 1849, Napoléon III désire un encadrement sévère pour la presse et un système d’avertissements se met alors en place : suspension au second article censuré puis suppression au troisième. Mais Napoléon reviendra sur sa décision en 1868 (c’était alors la période de l’Empire Libéral) avec un assouplissement de cette « liberté » de la presse.
Le 29 juillet 1881, paraît enfin une véritable loi : " tout journal ou écrit périodique peut être publié, sans autorisation au préalable, et sans dépôt de cautionnement...". Cette loi favorisa l’apparition de nouveaux journaux et abolira les anciennes contraintes. Et, 90 ans plus tard, paraît la fameuse charte des journalistes de Munich signée en novembre 1971 (cf charte de Munich annexe).

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